1. |
Parle pâle
03:18
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Je parle international
La bouche cousue en hexagonal
La langue à taire
Enterrée
Perte totale
Civière au récital
Six pieds sous la chorale
Les lèvres lèvent
Lifting de rêve
La parole crève
Jappe parle international
Refrain canin en niche coloniale
L’os tirelire
L’austère dire
Le stéroïde des mots
Gonflés au stéréo
Les organes schizos
Du corps corpo
Le tu de l’oral
Noue le radical
Quand le ton se ravale
Le son le sien en salle
Le bon le mien le mal
L’esquive du masque vocal
Je me fais théâtral
Maniéré sidéral
Coupé du viscéral
La bouche dans les étoiles
Je parle pâle
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2. |
Hobbies
02:44
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J’ai tout plein de hobbies
Dans ma biographie
Mon CV est une page trouée
J’me cache dans des cratères
Des évasions lunaires
En orbite autour des critères
De sélection
Je manque de terre à terre
En orbite ou bien hors d’ordre
Je suis à l’ordinaire
Dans l’opprobre
Je roule ma boule dans le dalot...
Je sécrète en secret
Des souhaits muets
Me confie au silence
Qui panse
Les mots tus
Les mordus
Les sept tours de langue
Le tourbillon de la parole d’usage
L’universel reportage
Ça va ça va
Ça varge
La vérité en marge
Si mes intérêts ont bientôt fait
De cracher sur le boursier
Je pawnerai mon idéal
En orbite ou bien hors d’ordre
Je suis à l’ordinaire
Dans l’opprobre
Je roule ma boule dans le dalot probe
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3. |
Allergies
03:41
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Elle lisait le Capital
Sur le boulevard Industriel
Une étincelle à temps partiel
Les souhaits achoppent
À la shop
Où atchoum
A’ choke
Allergique aux peanuts
Qu’on lui paye de sorte
Qu’atchoum a’ choke
Les corps craquent comme des écailles
Au labeur d’arrachepied
Nourriture bourrant les failles
D’appétits rationnés
Sa mère feuilletait
Un magazine dans la cuisine
« Comment être rien dans sa peau?»
La tête pleine dans le fourneau
Les souhaits s’escamotent
Sur des escalopes
La bouteille de Advil
Su’l’bord du grill
En banlieue de ses rêves d’enfant
Se trafique le temps
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4. |
Branchez-le
03:24
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Des nuits maussades où est-ce que j’reste debout
À entendre le silence qui sonne pas si doux
Parce que j’veux entendre parler de vous
Mais comme y a pas d’bras qui viennent me prendre
Je reste assis bêtement seul dans ma chambre
À rêver de passions et de moments tendres
À m’écrire des scénarios sur les gouttes d’eau
Qui plongent constamment dans mon lavabo
Et qui tombent et qui tombent et qui s’arrêtent jamais
Plus j’y pense et moins j’ai d’intérêt
Et je pense aux cris de cet après-midi
Comment ils me libéraient
Comment j’étais satisfait
Parce qu’à rien je ne pensais
Mais maintenant que j’suis seul j’me rends compte que je pansais
Des plasters, des plasters par-dessus du sang frais
Pis fuck à la télé j’ai été terrorisé par le Cri de Munch commercialisé sur une cravate
et un sent-bon à ploguer. Branchez-le, branchez-le pis débranchez-moi!
Des fois j’me demande si la connerie ne tue pas parce que j’sens pas toujours d’la vie en moi
Pis avec tout c’que j’vois, devant moi
Pour pas être mort, faut avoir de la foi
Et en quoi?
Des bombes sur Bagdad et si le ridicule tue pas, ben le président...
Et si on le faisait nous autres aussi, des attentats secrets drapés dans les couleurs d’la nuit
Mais c’est pas de sang que j’ai envie, moi j’t’amoureux d’la vie
Et je cherche tous le moyens de chasser l’ennui
Et j’t’en faveur de l’euthanasie surtout pour ces morts vivants qui dirigent les pays
Qui dirigent au prix de rêves inassouvis
Mais j’souffre d’insomnie fac j’t’assis pis j’écris tout c’que ma bouche me proscrit
Des mots qui coulent sous un jet d’encre infini
Sous des yeux que j’rêve de sentir p’tits
Mais de l’angoisse, du café et des non-dits me font veiller tous les minuits de la nuit
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5. |
Rock hoquet
03:04
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J’écoutais un rock hoquet
Les complaintes d’un cœur minaudaient
L’innocence de foules qui se jouvençaient
À la fontaine de premiers projets
Si d’une part je courrouçais
Quand les guitares glouglou gloussaient
Par ailleurs je m’abreuvais
À un puits de mémoire
Ce qu’on porte à nos oreilles
Des boucles d’éveil
À ce qui aurait pu
Le possible revenu
Le retour des morts
Des squelettes dans le placard
Qui hantent les rêves
Des pendus aux lèvres
J’en bave quand la bulle crève
J’écoutais un rock hoquet
Un disque sautait à regret
Sur le sillon du si on avait
Le creux des vœux
Le trauma du trop moche
Et d’une musique tout en croches
La bobine déroulait
Projetant le cinoche
Une trame qui répétait
L’épisode d’un exode
Hors de moi
Désordonnait
Le peu qui me restait
D’air pour souffler la plaie
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6. |
Tourlou Moscou
03:19
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7. |
Écorniflé caillé
03:59
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Régal légal mégot
L’égo frétillant comme un coco
Coké rico
Conquis aux crédos de rires aux jaunes coulants
Les os et lésa
De poules aux yeux d’or et d’appâts que t’auras pas
La lobo qui se gratte où ça pickpocket
Ras-le-bol de la céréalité
Décomposée mollement
En une lecture atone d’ingrédients
Aux termes colorants
La saveur se mentionne
Mais le goût reste absent
Écorniflé caillé
Rafales fécales à flots
Essuie le cours des jours sur des pages de journaux
Qui éclairent à la torche des infos
Dring dring démarre
Matin tintamarre
Ta tête au teint de mort
Hautaine face au miroir
En proie au café noir
Et qui table su’l’comptoir
La bonne conscience du nord
Ramassé à’ petite cuillère
L’outil l’utilitaire
Et d’une main de fer
Ramassé à’ petite cuillère
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8. |
Triste mais vrai
03:41
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Y a du monde aujourd’hui sur Ontario
J’sais pas si j’t’aime trop
Y a des queues de cheval
Et des langues sales
Des bouteilles vides d’idéal
Dégouttant sur le bord du canal
Y a du monde aujourd’hui sur Ontario
Des laids des pas beaux
Qui se disent « Hey le gros! »
Rémanences de Bordeaux
Le pick-up paqueté de tôle
Une voix grasse et du rock’n’roll
Du Metallica en éponyme
Dans Hochelaga
Sur Ste-Catherine
Triste mais vrai
Y a du monde aujourd’hui sur Ontario
À l’ombre du Plateau
À l’est de l’espérance
L’estomac en carence
L’espace se fait moins dense
Quand l’esprit est aux prises de becs
Des Manon grillées à l’année
Des salons de massage derrière vitres teintées
Triste mais vrai
J’suis loin des dieux
Mais proche du chœur
Une tragédie
Une crotte su’l’cœur
Des souvlakis
Des dépanneurs
Ruelles rumeurs
Chattes en chaleur
C’est pas toujours par envie
Que je reste ici
Même mes amis me gentrifient
Triste mais vrai
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9. |
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Matéo part pour la garderie
Ses parents n’ont plus tout leur temps pour lui
Les voilà pris au cou de la vie
La laisse qui caresse l’asphyxie
Chien chien tout gris soupire dans son repli
Hurlement à la lune de l’ennui
Fais dodo
T’auras des lambeaux
De berceuses pour endormir tes angoisses
Fais dodo post-ado
Malgré tout ce que le Dr Chicoine a dit
Matéo part pour la garderie
Sa mère fixe le plafond depuis quinze nuits
Son père ferme les yeux sur son insomnie
Murmure blanc sur une nuit en suspens
Fais dodo
T’auras des lambeaux
De berceuses pour endormir tes angoisses
Fais dodo post-ado
De rock ta mère à la quête de repères
Être tout petit dans un corps grand
C’est ça être parent
Des crises qui frisent
Et tyrannisent
Réveil en tour de Pise
Je suis aux prises avec mes hantises
Fait bobo
Tout au creux des os
Les veilleuses voient rouge
Les monstres sont hagards
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10. |
L'heure me pointe
02:29
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C’est l’heure qui désappointe
Ma tête est pleine de chars vides
De clignotements sans point tournant
De petits bruits louches
Chauffeurs farouches
De pannes d’essence
De béances
Je me suis brûlé au feu rouge
Ma radio tourne toujours les mêmes tounes
J’entends des sirènes dans mon rétroviseur
L’ivresse m’a dépassé
J’me cherche une balloune pour souffler
Ou un ticket pour décoller
Me perdre sur les chemins que je prends tout le temps
Fuir la ligne verte
Ma route inerte
Semer mon tracé d’ombre
Je voudrais fondre
Le bloc qui fonde l’habitude
C’est l’heure de toutes mes craintes
Celle vers quoi tous les calendriers pointent
Celle qui aiguille plus qu’elle égaille
Tissée serré à mon oreille
L’attaque qui tique
Le grand éveil
Je me cherche un stationnement
Ou un tournant pour prendre le champ
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11. |
Lascaux
04:14
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Bizarre comment avec cette gueule de bois
J’me sens si bas
J’pensais que les arbres calaient pas
À moins peut-être qu’ils savaient
Le poids des mots qu’ils porteraient
Danielle Steel
Ton nom d’acier
C’est la lame qui m’a scié
Last call pour Lascaux
Où les mémoires se graffignent
Et pourchassent les moindres signes
De vie, d’amour et d’infini
Une dernière par ici
Timber
Je ris jaune
Comme un sabot de Denver
Accroc au goulag de la lager
Là où ce qui fut reflue et se déverse en refus
Quand le vrai qui te salue
Est une grosse molle qui se déglu-
Tit
En rotes
Dans’ grotte
Les ombres s’emportent
Contre le ton plat de l’autre bord de la porte
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